Les lacets Saphir : un savoir-faire ancestral pour une qualité d’exception
Nouer ses lacets est un geste si quotidien qu’il nous est devenu automatique, sans que jamais nous nous soucions de l’origine de ces liens particuliers qui apportent une touche d’élégance à nos souliers. Et si, pour une fois, nous les regardions de plus près ? D’où viennent nos lacets ? Comment sont-ils fabriqués ? Et quelles histoires ont-ils à nous raconter ?
Les lacets existent depuis toujours. Ce sont des randonneurs allemands qui en ont découvert la plus ancienne trace historique, en 1991. Lors d’une excursion dans les Alpes autrichiennes, ils sont tombés nez à nez avec le corps momifié de celui que l’on baptisera Ötzi, un homme mort aux alentours de l’an 3255 avant Jésus-Christ – en plein âge de bronze. Aux pieds d’Ötzi se trouvaient, parfaitement conservées, des chaussures en peau de cerf, fermées par des lacets en cuir de vache.
Le laçage à travers les âges
Dès le néolithique les chaussures lacées ont existé. Au cours de l’Antiquité, les Étrusques et les Romains en portaient aussi. Au Moyen-Âge puis à la Renaissance, les lacets étaient fabriqués non seulement en cuir, ou en matière naturelle, mais également dans des fibres luxueuses, en soie notamment, pour orner les souliers des nobles. Au 18ème siècle, la fabrication des lacets se perfectionne grâce aux métiers à tisser en bois ou en fer : ils deviennent plus robustes, plus fins. Sous l’Empire enfin, la machine à vapeur entre dans l’arène et contribue au développement d’une véritable industrie du lacet.
« C’est curieux comme il est agréable de refaire ses lacets. Surtout lorsque le lacet est déjà défait avant qu’on ne s’y attaque. »
Philippe Delerm, La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, 1997
Des lacets tressés à l’ancienne
Aujourd’hui, les lacets Saphir sont fabriqués en France. Dans ces ateliers se perpétue un savoir-faire ancestral, pour des lacets d’une exceptionnelle qualité. Existant dans différentes tailles pour s’adapter à tous les types de souliers, les lacets Saphir sont des lacets tressés, en coton. Ils sont souples, particulièrement adaptés pour les chaussures en cuir. Ils sont fabriqués à l’ancienne, sur des métiers en bois datant du 19ème siècle, selon une technique de « tressage lent ». Une heure de travail est nécessaire pour produire 5 mètres de lacet – un rendement faible, qui met l’accent sur la qualité plutôt que sur la quantité. En effet, par rapport aux métiers modernes ultra-rapides, qui tirent considérablement sur les fibres de coton et les fragilisent, ce rythme lent des métiers anciens permet une plus grande délicatesse : les fibres sont préservées, pour des lacets d’une grande solidité, au grain fin et serré.
Le raffinement d’une finition glacée
À l’issue du tissage, les lacets sont « glacés » : une solution composée de différents produits naturels, dont l’amidon de maïs, est appliquée sur toute leur longueur. Ce traitement artisanal leur donne une apparence proche de celle du cuir, et leur apporte une couche de protection et de robustesse supplémentaire. Une fois glacé, le lacet est plus résistant aux frottements, notamment celui qui s’opère quotidiennement sur les œillets de la chaussure. Mais il n’est pas encore tout à fait terminé : il doit se voir apposer des cordons, ces courts tubes rigides qui viennent sceller le tissage à chaque extrémité. Le cordon des lacets Saphir est rond. Il est réalisé artisanalement, en tressant les fils du lacet autour d’une « âme » cylindrique, elle-même constituée d’un cordonnet tressé. Le cordon met le point final à la fabrication artisanale de cet accessoire à la fois esthétique et éminemment pratique : le lacet, incarnation ultime de l’élégance de l’utile, et de la beauté des objets et gestes quotidiens. Il ne reste plus qu’à l’enfiler d’œillet en œillet, puis de les nouer en un joli papillon, parfaitement perpendiculaire à la chaussure : pour le figer solidement sans faire de double-nœud, commencez par réaliser une boucle classique mais prenez soin de faire deux tours avant de la repasser à l’intérieur et de serrer.
« Tandis qu'elle se penchait pour refaire ses lacets, j'observais le balancement de ses cheveux, l'éclat de ses boucles, et je me demandais comment un geste si banal pouvait être à la fois si poétique et si révélateur de sa personnalité. »
Yasmina Reza, Une désolation, 1999
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